Épisode « Si j’avais su… »
En venant vivre au Canada, j’avais beaucoup d’attentes envers l’hiver : motoneige, traîneau à chiens, spa, raquettes, patins à glace…
Aïe, je viens de perdre quelques lecteurs offusqués que j’entends clamer d’ici : « Mais c’est pas ça le Canada ! Les Canadiens, ils ne font pas ça : ce ne sont que les touristes ! »).
Alors oui, je l’avoue, je l’assume : mes rêves étaient des clichés pour la plupart… mais on s’en tape le coquillard avec une poêle à marrons c’est pas grave !
Je voulais réaliser ces rêves et je l’ai fait (et j’ai même pas eu froid, bien qu’accumulant 2 « tares » : sudiste ET frileuse 😉 ) : j’ai trippé « en maudit » (à fond), j’ai vécu des moments puissants et des émotions intenses, j’ai VÉCU MES RÊVES. C’est ça qui compte dans la vie, non ?!?
Me sentant d’une âme généreuse aujourd’hui et n’ayant pas peur du ridicule (tu verras pourquoi par la suite…), j’ai décidé de partager ici mes meilleurs souvenirs, en commençant par mon aventure « SI J’AVAIS SU ».
Prêt ? Allez, c’est parti !
Aujourd’hui, c’est mon premier « Réveillon du Jour de l’An ». Pas encore eu le temps de trouver des amis Québécois (c’est pas l’envie qui me manque, mais les cousins ne m’ont pas attendue… je dois encore faire mes preuves 😉 ). En revanche qui dit expat’ dit amis expat’ : cette catégorie d’amis est plus facile à trouver…
Bref, tout ça pour dire que pour fêter dignement notre changement d’année au Canada, nous l’avons joué « 200% cliché » en louant, entre Français, un chalet en bois rond et en réservant des motoneiges de location pour l’après-midi.
« Besoin d’un guide ? » nous demande-t-on ? Réponse immédiate et à l’unisson : « Non, merci ». On est tous d’accord pour ne pas vouloir gaspiller 300$ pour qu’un mec nous colle aux basques, alors que ça a l’air de se conduire comme un scooter. Enfin… je crois, vu que j’ai jamais conduit un scooter… un solex, si en revanche : ça compte ? 😉 Petit aparté : Grâce à lui, j’étais devenue célèbre à Castelnaudary, ma ville d’enfance (tu sais, la ville célèbre pour ses concours de pets son cassoulet ) : on m’avait surnommée « La Poste »… parce qu’il était jaune ! 😀
Si j’avais su…
Tout commençait bien pourtant : sentiers enneigés, motoneiges super confortables et faciles à conduire, ambiance à la fête. Voyant mon conjoint à l’aise, je lui demande de prendre les commandes. En effet, c’est TROP facile ! Oh, et le moteur est puissant en plus : ça tombe bien, j’aime la vitesse !
Mais je me connais : vitesse + moi = dégât. Face à cette équation de mauvais augure, mon côté Sagesse l’emporte sur mon côté Kamikaze et je demande à mon homme de reprendre le guidon, avant que je ne « m’emporte » trop. Ce qu’il fit durant plusieurs kilomètres, avant de me dire : « Il y a une grande ligne droite : tu veux te faire plaisir ? ». « Chic, bonne idée, chéri , merci ! ».
Si j’avais su…
Et me voilà à fond les ballons, gonflée de bonheur, l’oeil rivé sur le compteur en quête d’un éventuel record de vitesse : à moi l’ivresse de la vitesse, la folie, l’adrénaliiiiiiiine !!!
Si j’avais su…
… j’aurais pas venu regardé les panneaux (au lieu du compteur) !
Arghhhhh, j’ai jamais vu celui qui annonçait une descente avec virage à droite (mon conjoint, si !… mais quand tu es passager, tu ne peux rien faire, à part fermer les yeux… et prier éventuellement… Ah mince, il est athée… 😉 ).

Ayant perdu le contrôle de la motoneige (qui, avec la vitesse, n’a jamais voulu tourner à droite, la vilaine), je m’en suis remise au destin : en voyant le fossé et les arbres qui nous attendaient, en sentant la moto littéralement décoller, ben… j’ai tout lâché ! J’ai même pas eu le temps de crier : l’arbre dans lequel ma moto s’est encastrée m’a coupé la parole…
En revanche j’ai été éjectée telle une cascadeuse professionnelle, avec une arrivée sur la tête, le casque enfoncé dans la neige et les pieds en l’air : véridique ! Dommage que personne n’ait filmé : il se serait fait des c…. en or beaucoup d’argent.
J’en suis sortie un peu sonnée, mais toujours vivante, ainsi que mon homme (qui n’est pas rancunier puisque même après avoir vu défilé toute sa vie en quelques milliers de secondes, il est toujours avec moi aujourd’hui. 😀 Ah, l’amour…).
S’IL avait su… 😉
La motoneige s’en est également sortie miraculeusement avec une seule petite égratignure. Tellement petite que même le loueur l’a même pas vue (je te dis pas comment j’ai respiré quand j’ai récupéré ma caution de 2500$ !). S’il savait qu’il a fallu 6 gaillards pour la sortir, après plusieurs essais vains… Moi, si j’avais été la motoneige, je serais allée direct jouer au Loto !
C’est d’ailleurs ce que j’ai fait de mon côté. Dommage : entre temps la chance était allée voir ailleurs. J’en suis sortie vivante et intacte, je sais : faut pas pousser…
À ceux qui se demandent si j’en suis sortie « traumatisée », disons que depuis cette aventure je considère les motoneiges comme un cheval, et que désormais le pas me sied très bien. Le galop, j’ai donné, je laisse ça aux autres ! 😉
Voilà, tu sais tout de cette aventure en motoneige.
Si tu t’apprêtes à t’installer au Canada : ne panique pas ! Je suis d’une âme aventurière, voire casse-cou : personne ne m’a obligée à vouloir battre un record de vitesse à motoneige. Si ton truc, c’est plutôt de regarder les paysages enneigés, c’est facile : monte derrière le guide et profite du spectacle. 😀
À l’inverse, s’il y a d’autres Kamikazes dans la salle, merci de partager avec nous vos aventures dans les commentaires : faites-nous frissonner, et surtout, faites-nous rire ! 😀
À très bientôt pour le prochain chapitre de mes aventures hivernales canadiennes. 😉
Image bonus qui m’a fait bien rire et que je voulais partager avec vous : j’ai pas pu résister ! Ces motoneigistes ont vécu la même chose que moi, sauf que eux, c’est pas le compteur qu’ils regardaient ! 😉
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