[Inavouable] Les privilèges de la vie à l’étranger

Soyons honnête : la vie à l’étranger, ce n’est pas la panacée et elle est au quotidien beaucoup moins idyllique que l’image qui lui colle à la peau…

MAIS je serais de mauvaise foi de ne pas reconnaître que vivre à l’étranger confère certains privilèges… que j’adooooore !

Je ne parle pas ici des privilèges que toute personne expatriée est fière de placer (voire d’étaler carrément, pour certains 😉 ) au détour d’une conversation. Qui ne s’est pas vanté d’avoir à son tableau de chasse :

  • deux (ou plus) nationalités,
  • un enfant né à Pétaouchnok en Cébolavie et un autre à Cuje en Jépaltan,
  • plein de tampons sur son passeport,
  • un CV exotique,
  • et/ou la maîtrise de plusieurs langues,

mmmmhh ?

Expat - Polyglotte

 

Non, je ne parle pas de ces privilèges « officiels » : ceux-là, tout le monde les connaît et on les assume sans problème.

Moi, je vous parle des privilèges officieux, tabous, ceux qui, personnellement, me font jubiler intérieurement, et dont je profite secrètement.

Voici la sélection de mes petites jouissances fiertés au quotidien :

  • Je ne me lasse pas de l’admiration (et même parfois une pointe de jalousie) qui luit dans le regard de mes proches restés au bercail, quand je leur parle de ma vie « là-bas ». Pur moment de grâce…


Vie d'un expatrié

 

  • J’incarne la France entière à moi tout seule, aux yeux de tout non Français. On me demande régulièrement mon avis sur tel ou tel sujet d’actualité en France ou en Europe, et chaque fois, j’ai l’impression d’être le Premier Ministre de la France ! (mais bonjour l’imposture…) ! 😉
Exit - Statut de star
(J’ai trouvé que Rihanna, c’était plus glamour que Valls) 😉
  • Je suis super fière lorsque les locaux prennent mes enfants… pour des locaux ! J’adore me faire dire qu’ils n’ont pas d’accent, qu’ils sont parfaitement trilingues et qu’ils se sont admirablement adaptés et intégrés  : la grande classe, quoi ! Dans la famille #JeMeLa Pète, je voudrais la Mère !

Expat - Trop facile

  • J’adooooore faire le guide local pour mes proches et leur faire découvrir les beautés de mon pays d’adoption. Mais ce que je préfère, c’est de les voir boire mes paroles au moment où je déchiffre un menu, lorsque je leur sers d’interprète, et quand je leur explique les traditions locales, et que je leur conte mes propres anecdotes de chocs culturels. Tout simplement orgastique (pas besoin de vérifier le mot dans un dictionnaire, je viens de le faire…) !

Expat - Les privilèges

 

  • J’exulte à chaque passage en douane. Avant de m’expatrier (et d’acquérir une seconde nationalité), je me sentais dévisagée, méprisée, suspecte, coupable (un peu comme Johnny ci-dessous…). Mais maintenant, quelle JOUISSANCE extrême au moment de choisir le passeport que je vais présenter à ces cons de shérifs mes amis les douaniers pour gagner du temps, éviter leurs regards suspicieux (voire racistes) et autres questions débiles pénibles sur l’objet de ma visite !

  • Mon ego est flatté à chaque retour au pays : j’y suis reçue et accueillie comme une Reine ! On me fait mes petits plats préférés, on s’occupe de mes enfants pendant mes virées entre copines et mes gueules de bois grasses mat’, je repars les valises pleines de cadeaux (gourmets, la plupart du temps). Que c’est bon d’être « chouchoutée » ! 😀

Expat - Star

  • Et pour entretenir mon taux de cholestérol combler mes envies franchouillardes (produits français introuvables et/ou indécemment chers à l’étranger), je reçois régulièrement par la Poste, de la part de mes proches, des cadeaux gastronomiques (officiellement il s’agit bien sûr de livres* ! ) que j’avoue ne pas toujours partager. (Ben quoi ? C’est bien mon nom qui est sur l’étiquette du paquet, non ? Et puis en agissant ainsi, j’évite aux autres une crise de foie. Alors, merci qui ? ) 😉

Allez, c’est le temps de mettre carte sur table : entre vous et moi, suis-je la seule de bonne foi à apprécier ces privilèges et sentir mes chevilles et/ou ma tête enfler épisodiquement ?

Si je suis toute seule, pas grave : j’assume ! 😉

Surtout qu’après mûre réflexion, ce qui me rend le plus fière suite à mon expatriation, c’est le privilège d’avoir appris énormément sur moi-même, d’avoir eu le courage de suivre mes « rêves »**, de sortir de ma zone de confort, et d’avoir osé affronter l’inconnu.

Allez, ça mérite bien un Rhum-coco, ça : alors, à la vôtre ! Je m’en vais fêter dignement mes privilèges d’expat ! 😉

NB : Je m’engage solennellement à boire un verre à la santé de chaque expat qui assumera dévoilera ses propres privilèges… 😀

PS : J’ai soif !

* Je profite de l’occasion pour connaître vos trucs et astuces lors d’envoi de colis pour tromper les douanes. Mon père prend soin d’envelopper la charcuterie qu’il m’envoie dans un sac poubelle pour éviter qu’ils passent aux rayons X de la douane : mythe complètement inutile ou réalité qui vaut son pesant d’or ?

** Les femmes ou maris d’expats ont le droit de remplacer le mot « rêves » par « conjoint » : ça marche aussi et c’est tout aussi héroïque !

10 Comments

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  1. Personnellement je ressens une certaine fierté au niveau de mes langues. Quand j’étais en Angleterre, pour mes proches c’était déjà super que je puisse parler bien l’anglais, mais alors maintenant…je parle ALLEMAND. Concept assez fou pour certains, mais moi j’en suis super contente, et en tant que Française je sais que c’est un peu plus inpressionnant que de dire qu’on parle espagnol. 😉
    Je sais que personnellement, je respecte tout de suite beaucoup plus une personne qui parle des langues comme le chinois ou le russe. Je me dis qu’elle doit se sentir…à part !^^
    On a bien le droit de profiter un peu de ces petits plaisirs, tant qu’on connait nos limites et qu’on ne devient pas l’image type du Français arrogant à l’étranger !

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  2. Je me retrouve totalement dans ton récit! Surtout la phrase: « ce qui me rend le plus fière suite à mon expatriation, c’est le privilège d’avoir appris énormément sur moi-même, d’avoir eu le courage de suivre mes « rêves »** »
    C’est de cela dont je suis (hormis mes crevettes billingues) le plus fier.

    J’ai aussi un plaisir incomensurable à faire découvrir « l’ Apéritif » (avec un grand A) à mes congénères teutons ou que je les invites à regarder un match de Rugby (l’un peut aller avec l’autre) 🙂

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  3. Etre expat’s, c’est remonté ses manches et bouleverser ses codes, sa zone confortable. Et une fois que l’équilibre est revenu, et de s’être intégré dans le nouveau mode de vie, c’est l’aventure sans plus de contraintes ! C’est une ouverture sur le monde, sur le mode de penser avec un grand O! Je suis le dicton : A Rome, vis comme les Romains…et je ne m’en lasse pas. Les gens disent que je suis courageuse, mais c’est un format de vie qui me plait tout comme la leur (être sédentaire, casé) m’impressionne (et m’effraie un peu). Après 6 mois en Finlande, 7 mois au Canada, et je suis partie pour 4 ans en Espagne, je rêve de pays exotiques : Philippines? Colombie !? On a qu’une vie et qu’une seule planète après tout !

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  4. J’adore ton article! Tellement vrai 🙂
    Pour la charcuterie, jai un ami qui viens de ramener chez moi en Australie un magnifique saucisson sec (gosh que ca m’avais manqué 😍), au milieu de fromages mis sous vide, avec un emballage autour des produits qui n’est pas transparent, et il avais simplement fabriqué un emballage carton (style Toblerone vue de l’extérieur) a mettre autour du saucisson. C’est passé pour du fromage donc aucun pb à la douane 😊

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  5. Très juste 🙂 …. Mais, pour répondre à ta grand-mère: euh, non, un sac poubelle ne cache que dalle, que dchout, nibs de nibs: c’est pas une mince feuille de plastique qui va arrêter les rayons !!

    Mais les imports alimentaires, à l’exception des USA où là c’est beaucoup, beaucoup plus compliqué, du moment qu’ils ne sont pas trop gros (le plus souvent, moins de 10 kg en gros, + entre 2 et 4 bouteilles d’alcool selon les pays-évidemment, je ne parle pas des pays où la charia fait référence, où là, l’import d’alcool n’est possible sans risque mais pas sans encombre que pour des personnes morales, voire seulement pour les ambassades), et surtout que tout cela voyage en soute, ne posent la plupart du temps aucun problème.
    Voilàààààààààà.

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