Je connaissais leur puissance avant de m’expatrier… mais j’étais loin de me douter de leur côté vicieux !
Celles et ceux qui pensent que je parle des hommes vont être déçus (ou rassurés ! 😉 )…
Des politiques ? Ah oui, ça aurait pu, puissance et vice les définissant généralement bien, en effet… mais non !
Des réseaux sociaux ? Non plus, quoique…
Des médicaments ? Encore raté !
Non, moi, je parle des MOTS !!! Ils ont l’air anodins à première vue, et ils sont même vertueux et bien utiles, lorsque vient le temps de communiquer, de socialiser, de s’exprimer.
MAIS il est de mon devoir de te mettre en garde, toi qui songes à t’expatrier, ou toi qui viens de quitter ta terre natale !
À l’étranger, les mots s’avèrent redoutables, dangereux, vicieux (et ce, même si c’est dans un pays francophone que tu t’installes).
Car à cause d’EUX, je me suis ridiculisée, j’ai fait des gaffes, je me suis retrouvée dans des situations rocambolesques. ILS ont été à l’origine de malaises, de malentendus, … et de pas mal de fou-rires et de souvenirs impérissables, avouons-le.
À titre de preuves de leur perversité, voici, rien que pour toi, 5 anecdotes incroyables-mais-vraies, vécues par l’un de mes proches ou par moi-même.
1- Dans la série « Les gens m’utilisent quotidiennement et croient bien me connaître, je suis… le mot qui change de sens avec le pays ! ».
Héros de la série : le beau-père, très sociable, qui parle à tout le monde, toujours à l’affût de nouvelles conversations, même avec des inconnus.
La scène : Beau-Papa, au Québec, dans un parc avec les enfants, s’approche d’un papa québécois d’un bébé et de jumeaux, et lui dit, pour entamer la conversation :
« Qu’est-ce qu’ils sont beaux, vos gosses ! Vous en avez 3, c’est ça ? »
Sourire gêné du papa, qui répond, amusé : « Merci du compliment. Mais ici ça marche généralement par paire, les gosses… et c’est rare qu’on m’en fasse des compliments en public ! »
Psssst… Beau-Papa ! « Gosses » au Québec, ça signifie « coucougnettes » !!!
#BonjourLaGaffe #TasDeBeauxGossesTuSais #OnParleLaMêmeLangueMaisPasLeMêmeLangage
2- Dans la série « Je suis laid et gros, je suis… un GROS MOT ! »
Héros de la série : Fiston, 5 ans, qui vient de commencer l’école espagnole. Il découvre l’espagnol en même temps qu’il apprend à lire, et il est dans sa phase je-déchiffre-tout-ce-qui-me-passe-sous-la-main…
La scène : Dans la voiture, Fiston me demande très innocemment :
« Maman, ça veut dire quoi « PU…TA » ?«
Stupeur et tremblement de ma part, hésitation entre 3 options :
- crise d’hystérie
- punition du siècle
- violent coup de frein
… jusqu’à ce que je comprenne que mon fils ne lit PAS QUE ce qui lui passe entre les mains, mais aussi tout ce qui est écrit sur les murs !
#ViveLesTags #PoésieUrbaine #JaiApprisMonPremierGrosMotEspagnolGrâceÀMonFils
3- Dans la série « Je suis toute petite, mais je peux ruiner ta soirée si tu me remplaces par une autre, je suis… une CONSONNE ! »
Héros de la série : Le père de mes enfants, soi-disant bilingue français-espagnol (supercherie à mon égard, ou mythomanie ? Je ne le saurai jamais…), aussi volubile et sociable que son père-alias-la-Triplette-Québécoise.
La scène : Cela fait un mois qu’on s’est installés en Espagne. Première rencontre avec des parents espagnols, à l’occasion d’un anniversaire de classe : trop content de pouvoir socialiser, Monsieur-soi-disant-bilingue choisit une valeur sûre pour entamer la conversation, un sujet international : la météo !
Au moment où il aborde le thème de l’humidité ambiante étonnamment très élevée, 2 pères explosent de rire, un autre recrache sa bière… et ça glousse dur, du côté des mères.
Normal : il venait de déclarer qu’ici, l’humidité lui rentrait dans les roubignolles !
Morale de l’histoire : ne jamais confondre les mots » hueSos » (os) et » hueVos » (oeufs)
#Belle(s)Boulette(s) #BilingueMonOeil #LesEffetsMéconnusDeLhumidité
4- Dans la série « Je suis toute petite, mais je peux causer ton humiliation si tu me remplaces par une autre: je suis… une VOYELLE ! »
Héroïne de la série : La belle-mère, une bonne vivante, très gourmande.
La scène : Dans un restaurant panoramique, plutôt chic, en Espagne, Belle-Maman, qui ne parle pas du tout espagnol mais qui arrive généralement à se faire comprendre en mettant des « o » ou des « a » à la fin des mots, explique au serveur que son plat préféré, c’est la poularde au miel et aux épices, mais qu’elle n’y a droit qu’une fois par an. Le serveur, perplexe, devient rouge pivoine, regarde mon beau-père d’un air bizarre, puis s’enfuit en cuisine.
Psssst, Belle-maman : « pollO » ça veut bien dire « poulet »…
MAIS « pollA » ça veut PAS dire « poule » NI « poularde »…
Ça veut dire « BITE » !
#BeauPapaVientDacheterUneRûche #ManquePlusQueLesÉpices #JaiApprisMonSecondGrosMotEspagnolGrâceÀMaBelleMère
5- Dans la série « Je suis à la source de malentendus, je suis… un mot POLYSÉMIQUE ! »
(Anti-)Héroïnes de la série : Ma fille et moi
La scène : Cela fait 1 mois qu’on s’est installé en Espagne (et cela fait 1 mois que j’apprends l’espagnol). Appel de la maîtresse en fin d’après-midi : « Tienes que venir ahora mismo. Tu hija se ha escapado. « , que je traduis (fièrement) par : « Tu dois venir tout de suite, ta fille s’est échappée. »
#WTF #stress #SOS
J’arrive à fond la caisse à l’école. Étrangement la maîtresse me reçoit avec le sourire, me baragouine un truc que je ne comprends pas, va tranquillement au fond de la classe, et revient avec… ma fille !
Celle-ci arrive, à petits pas, gênée, précédée d’une odeur pire qu’une boule puante…
Et là, je comprends… ma fille s’est effectivement échappée, MAIS DANS LA CULOTTE!!!!
#DiarrhéeJusqueDansLesChaussettes #PasDeRechange #LaProchaineFoisDisMoiQuElleSestChiéeDessusCeSeraPlusSimple
Alors, cher Lecteur expatrié novice ou en devenir, t’ai-je convaincu des dangers de la langue française, de la perversité des mots, et des situations scato-génitales dans lesquelles tu pourrais te retrouver ?
J’ai plein d’autres anecdotes dans ma besace, donc si tu n’es pas convaincu, fais-le moi savoir : je publierai mon Top 50 ! 😉
Et si de ton côté, tu as vécu des histoires croustillantes, hallucinantes, compromettantes, à cause d’un mot, d’une mauvaise traduction ou d’une différence de langage : n’hésite pas à m’en faire part dans les commentaires. Fais-nous rêver, et surtout fais-nous RIRE ! 😀
NB : À ce propos, j’espère m’être rattrapée après avoir plombé l’ambiance avec mon dernier article (qui relatait mon accident de parcours d’expatriée), et vous avoir rendu le sourire.
J’en profite pour remercier les milliers de gens qui ont lu mon article précédent, et la centaine qui a pris le temps de m’écrire, m’encourager, me conseiller, … Cela m’a profondément émue.
Génial cet article Laurence, merci ! Les « faux amis » portent très bien leur nom… 😉 Et ils sont très dificiles à gérer avec des langues qui ressemblent beaucoup au français !
À bientôt !
Laure de Sprachcaffe
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Merci beaucoup Laure ! À bientôt 🙂
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